SENENEWS.COM – Il y a celles qui veulent être blanches et les autres qui veulent leur blanc. Mais qu’est ce que le blanc ? Que cache bien le fameux sama toubaab?
Loin d’être un cantique pour la diversité, un appel à la rencontre naturelle des peuples, des cultures et des cœurs, ces mots dévorent les langues comme les consciences de certains de nos frères et sœurs africains.
Quand vous regardez le dictionnaire vous verrez que le blanc se rapporte immédiatement à la lumière, la pureté, la libération, l’innocence. Mais son opposé, le noir ? Une hécatombe en soi ! Eh oui rien d’autre que la mort, la souffrance, l’enfer que du négatif.
Eyenga[1] ne démentira pas ! Voulant fuir la misère dans sa banlieue camerounaise, et rêvant de parcourir les rues de Paris, Eyenga jeune fille à la fleur de l’âge décide de trouver son blanc ! Qu’il soit bandit, beau, moche, jeune ou vieux peu importe ! C’est son blanc, son visa pour quitter la pauvreté et embrasser de meilleures conditions de vie. Abonnée à un cyber café, elle y a une cabine, où comme dans un salon, elle se vautre, se déshabille, et exhibe sa foufoune poilue, façon forêt noire ! Elle se montre, se masturbe à la volonté de ses poissons de toubaab, qui en fin de compte sont de vrais poisons, et à fortiori pervers ! Aussi trouva-t-elle donc son toubaab, chômeur français vivant des allocations de l’état. L’affaire était jouée, pensait-elle, sésame en poche ! Aywa africain aime nouveauté ! Mais ndeyssaan, pauvre d’elle, à la place d’ils se marièrent et vécurent heureux, c’est ils se marièrent, et elle voulut le tuer. Pour Eyenga, déception ne peut être plus grande, son toubaab voulait vivre au cameroun, il s’y sentait bien ! Fini la France et sa neige, le froid, et la solitude. Fini le stress, les impôts, la vie monotone et ses aléas. Place à la bamboula ! Baiser de la négresse sans retenue, bander, encore bander et toujours bander comme un jeune âne « phéromoné ».
L’histoire d’Eyenga, c’est aussi l’histoire de Demba, Fanta, ou encore le petit mody. Originaires, de Mbour[2], ils nourrissent le même rêve. Demba a 20 ans. Le corps gonflé à bloc, c’est un jeune Mbourois qui a très tôt déserté l’école, il veut réussir dans la vie, aider sa famille. Que de nobles ambitions ! Mais comment y arriver quand on n’a ni diplôme, ni qualifications professionnelles ? Aujourd’hui, il se dit antiquaire et à ses heures perdues guide touristique. Il travaille à Saly.
Fanta 25 ans a roulé sa bosse un peu partout, après son BFEM, elle arrête les études et travaille. Successivement ménagère, commerçante et maintenant ? Elle est à Saly !
Mody lui, a 10 ans à peine rentre-t’il dans l’adolescence, qu’il rêve déjà d’avoir son blanc, son toubab. Chaque année, l’été venu Mody est aux anges. Pour cause ? Il reçoit ses amis blancs, Christophe parisien à la retraite et âgé de 70 ans, Anne toulousaine de 45 ans, agent immobilier, puis Victor 65 ans agent territorial.
De juin à septembre c’est la débandade totale, une aventure ambiguë : week end, voyages, excursions et journées à Saly rythment l’agenda de Mody. Ses parents s’extasient toujours devant tant de bienveillance à l’égard de leur fils désormais préféré, préféré de tous.
Dans les prochains jours nous découvrirons ensemble l’histoire de ces trois personnes, jeunes et au printemps de la vie. Au fond, Mbour n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, néanmoins il a le mérite de soulever une question centrale, celle de la gestion du tourisme officiel comme officieux. Secteur rentable, son impact économique est avéré, mais au-delà quel est son aspect positif ? Quelles sont les questions sanitaires, médicales qu’il implique ? Le rôle joué dans l’augmentation des infections sexuellement transmissibles dans certaines zones touristiques, sans oublier les cas de pédophilies, et le développement de la prostitution, surtout clandestine !
Moussa Diop, Chroniqueur
SeneNews.com
[1] Le blanc d’eyenga, Un film de Thierry Ntamack, Ecrit, produit et réalisé par Thierry Ntamack 2012.avec Jeanne Benti, Tamar Tientcheu, Thierry Ntamack, Théophile Ngwe II, Brigitte Massan à Biroko et André Sureau.
Eyenga, jeune camerounaise issue d’une famille pauvre du quartier Mboamanga de kribi, réussit à trouver “son blanc” sur Internet. Jean-François Dupont ne tarde pas à programmer son arrivée au Cameroun afin de l’épouser. Mais il semble qu’il n’ait pas pour projet de la ramener en France.
[2] Mbour, ville de l’ouest du Sénégal est située sur la Petite-Côte, à environ 80 km au sud de Dakar. Avec une activité économique, rythmée en grande partie par la pêche, la transformation des ressources halieutiques, ou le commerce, Mbour est une ville qui accueille à bras ouverts les touristes tous pays et continents confondus. Ce qui n’a pas que des avantages.