La 32èmecoupe d’Afrique des Nations, édition 2019, a vécu. Le Sénégal n’a pas réussi le pari de la victoire face à l’Algérie. Les Fennecs ont remporté la compétition avec un seul but arrivé très tôt. Bien qu’ils eussent donné le meilleur d’eux-mêmes, Les Lions de la téranga ont, de nouveau, raté la coupe. Mais avec 24 équipes ayant participé à cette compétition et une Algérie largement dominée, à cette finale, il est évident que Les Lions sont tombés les armes à la main. C’est important. Ce soir, c’est le calme plat sur Dakar.
De l’ambiance de carnaval…
La fête avait commencé tôt cette après-midi du vendredi 19 juillet quelques heures avant le match. Les vuvuzelas retentissaient partout, à tort et à travers, dans Dakar. Voitures et motos étaient parées du drapeau tricolore national, avaient donné le tempo. Les motocyclistes accéléraient les moteurs, à leurs aises, signe annonciateur de quelque. Cette ambiance a prévalu jusqu’à ce que le match ne démarre à 19 heures. Et on eût voulu que la fête continuât ainsi cette nuit jusqu’au crépuscule. Puis tout le weekend. Mais hélas !
Ce vendredi, dès les premières minutes du jeu, Les Fennecs d’Algérie marquent le premier et seul but, in fine, qui leur permet de redevenir, de nouveau, champion en titre pour la deuxième fois après l’édition de 1990. L’équipe algérienne a ainsi brisé, freiné l’effervescence des supporters sénégalais, en remportant cette CAN 2019. La ferveur est vite retombée dans Dakar. Ce but «matinal» a été absolument fatal et suffisamment brutal pour freiner l’entrain de tout un peuple. Les Lions auront tout fait, mais les Fennecs n’y ont laissé passer.
… au silence de cathédrale
Fièrement parés du drapeau national dans la journée, lorsque le sifflet final a retenti, comme par magie, les drapeaux qui flottaient au gré du vent sur les voitures ou brandi çà et là part les passagers et motocyclistes, sont devenus introuvables. Un bref tour sur la VDN pour prendre le pouls, montre à suffisance qu’il ne se passait rien d’extraordinaire. Il y avait certes la circulation dans les deux sens, mais une circulation tout à fait normale, qui n’aurait pas dû être ainsi, si c’était Les Lions qui réussissaient l’exploit. Outre la circulation qui est anormalement normale, les quelques rares jeunes gens que l’on a vu font une tête d’enterrement. Certains ne se parlent même pas ou très peu, alors ce sont des bandes de copains. Par endroit, quelques-uns commentent timidement la partie. La déception et l’émotion sont grandes. Et se lisent sur tous les visages.
Sur la plus grande fan zone de Dakar, sise à la Place de la Nation, c’est la vraie expression de la mine de cimetière. Le silence est glacial et glaçant, les regards vagues et incrédules. Certains supporters ne peuvent retenir leurs larmes, selon les images présentées par France 24.
La ferveur est retombée
Le silence de cathédrale a pris le dessus sur l’ambiance de carnaval. On se rappelle, le jour de la demi-finale, sur cette spacieuse VDN. Beaucoup d’habitants de Sacré-Cœur s’étaient promptement massés le long du trottoir pour jubiler. Il y avait une ambiance aux airs du carnaval de Rio. Motocyclistes et automobilistes pouvaient se permettre quelques écarts de conduite, les klaxons retentissaient et provoquaient un grand vacarme qui se mêlait aux coups de sifflet et au sondes vuvuzelas. Ça jubilait dans tous les sens. On aurait aimé avoir le summum de cette ambiance carnavalesque ce soir. Mais la victoire n’a pas été au rendez-vous. Ce n’est que partie remise.
Aliou Cissé fier de ses « garçons » malgré tout
Interrogé depuis l’Égypte, le coach Aliou Cissé, déçu, admet que ces protégés ont eu des occasions de marquer, mais n’ont pas réussi à concrétiser. Tout en se félicitant de leur prestation dans l’ensemble, il fait montre de fair play. «Je suis très fier de mes joueurs. Ils ont travaillé. J’invite les supporters à venir les accueillir. Il faut encourager ces garçons qui sont de vrais patriotes», a-t-il dit. Aliou Cissé dit avoir une pensée pour tous les Sénégalais qui attendaient cette coupe.
Par Noël SAMBOU