SENENEWS.COM- Après la diffusion par le Ministre de l’Intérieur français d’une circulaire aux Préfets visant l’interdiction des spectacles de Dieudonnné aussitôt suivie d’une déclaration d’Alain Juppé annonçant son intention de s’opposer à la prochaine représentation à Bordeaux, nous avons reçu ce communiqué de Karfa Diallo, Président de la Fondation du Mémorial, qui avait déjà condamné les dérives de l’humoriste.
La Fondation du Mémorial de la traite des noirs se réjouit de la circulaire du Ministère de l’Intérieur aménageant les conditions de l’interdiction des spectacles de l’humoriste Dieudonné.
Ces spectacles qui servent à abriter des opinions et comportements politiques jetant un trouble légitime surla conscience et la mémoire républicaine, constituent, une utilisation abusive et frauduleuse de la liberté d’expression.
Face aux dérives racistes répétées de Dieudonné, malgré les nombreuses récentes condamnations, la Fondation du Mémorial avait, dès le 28 décembre 2013, pris ses responsabilités pour dénoncer les attaques de l’artiste contre la mémoire de la Shoah, tournée incessamment en ridicule et avec une nauséabonde jubilation par Dieudonné et tous ses soutiens.
Si la Fondation du Mémorial de la traite des noirs se réjouit de la décision d’Alain Juppé d’interdire le spectacle de Dieudonné à Bordeaux, elle espère cependant qu’Alain Juppé sera aussi le premier maire à débaptiser les rues qui honorent les rues de négriers de sa ville.
A Bordeaux, 25 rues honorent des armateurs négriers qui se sont enrichis grâce au commerce et à l’exploitation des africains et de leurs descendants, au mépris de la loi Taubira déclarant la traite des noirs et l’esclavage crimes contre l’humanité.
Si nous dénonçons toute attaque contre la Shoah c’est parce que notre universelle conscience ne peut s’accommoder du moindre oubli, de la moindre ombre portée à notre fraternelle mémoire.
Si la République a pu se mettre en pointe pour condamner et interdire les attaques contre la Shoah, nous attendons qu’elle fasse aussi diligence pour débaptiser ces rues qui déshonorent nos valeurs, tel que le Président Hollande l’avait compris dans un courrier à la Fondation « Et, peut-être faudrait-il inciter nos élus à revoir la signalétique urbaine en référence à ce commerce tragique » (courrier du 20 avril 2012).
En conséquence, la Fondation du Mémorial alerte les autorités politiques sur la nécessité d’une juste et équilibrée réaction face aux crispations de la société française. Et cela passe par une action résolue contre toutes les formes d’attaques, de mépris et d’indifférence à la mémoire de tous les crimes contre l’humanité.
Une politique et une justice à deux vitesses ne feront qu’engendrer d’autres repoussants Dieudonné !
Communiqué 6 janvier 2014