« L’organe anatomique qu’est le rectum humain n’a pas été conçu par Dieu pour une fonction autre que celle d’évacuation des matières fécales ».
Un collectif d’associations sénégalaises continue de mettre la pression sur le ministre de la Justice pour qu’il ne dévie pas de la position officielle de son régime sur l’homosexualité. Quitte à s’opposer aux instances des Nations unies. »L’organe anatomique qu’est le rectum humain n’a pas été conçu par Dieu pour une fonction autre que celle d’évacuation des matières fécales ».
Triviale, la tournure a l’avantage de la clarté. Elle n’est pas la formulation d’un professeur d’anatomie, mais celle de l’Organisation islamique sénégalaise « Jamra », associée à une trentaine d’organisations regroupées dans l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses dénommée « Mbañ Gacce ». Objectif de cette campagne de (dé)sensibilisation relayée par la presse le 29 décembre dernier : lutter contre un usage homosexuel de l’anus.
Il y a deux ans déjà que l’Observatoire dénonce une « agression culturelle » contre les « valeurs traditionnelles et religieuses » du Sénégal, une pression exercée par un occident « manipulé par des lobbies homosexuels » et « qui risque de mettre en péril la stabilité sociale du Sénégal ». Pourquoi reprendre aujourd’hui ces « tournées de sensibilisation auprès des Cités religieuses du pays » ? Peut-être parce que le Sénégal a connu une alternance et qu’il convient de remettre les points sur les « i » des mots « islam » ou « laïcité ».