L’ONU a affirmé vendredi que 5000 à 6000 enfants avaient été enrôlés dans les milices combattant en République centrafricaine. Et le président centrafricain a évoqué des machettes distribuées dans la capitale. Le tout, alors que la communauté internationale alerte sur l’imminence d’un potentiel génocide.
De sombres et tristement familiers nuages s’amoncellent dans le ciel de la Centrafrique. Alors que la communauté internationale a alerté cette semaine sur l’imminence d’un potentiel génocide, l’ONU a affirmé vendredi que près de 6.000 enfants ont été enrôlés dans des milices combattant dans le pays. « Grosso modo, on parle aujourd’hui de 5.000 à 6.000 enfants, ce qui représente un quasi-doublement de notre estimation précédente », qui était de 3.500 enfants en mars dernier, a précisé Souleymane Diabate, représentant de l’Unicef dans le pays.
Couvre-feu « imminent » à Bangui
Un élément à ajouter aux nombreuses violations des droits de l’homme déjà rapportées (massacres, viols, pillages…) et dont s’est inquiétée vendredi l’Union européenne. « Il existe un risque considérable d’une nouvelle escalade de la crise, sur fond notamment de tensions intercommunautaires et religieuses (entre chrétiens et musulmans, ndlr) », a ainsi déclaré un porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton. Les Européens appellent donc « les autorités de transition à tout mettre en œuvre pour prévenir l’aggravation des tensions », a-t-il précisé.
Mis sous pression, le président centrafricain Michel Djotodia – autoproclamé en mars après le renversement du François Bozizé par la rébellion Séléka – avait assuré mardi que des « mesures exceptionnelles » étaient prises pour rétablir la sécurité dans le pays. Vendredi, il a annoncé le rétablissement « incessamment » du couvre-feu levé le mois dernier dans la capitale Bangui. Avant d’affirmer que « selon des informations en notre possession des machettes sont distribuées dans la ville. A quel dessein ? Personne ne sait. Il faut rester vigilants ». De sombres et tristement familiers nuages… Avec AFP