Le Collectif des victimes et famille de victimes des violences électorales a invité mercredi le gouvernement à veiller à ce que soit accélérée la cadence du traitement pénal des dossiers de ses membres.
“Les victimes, qui attendent que l’Etat [...] accélère la cadence, sont très nombreuses. Nous n’avons aucune information pour le moment sur la commission qui a été mise en place pour s’occuper de la réparation [du préjudice subi par les] victimes”, a affirmé la présidente du collectif, Rokhaya Gassama.
Elle intervenait à une cérémonie d’hommage à Mamadou Diop, un étudiant âgé d’une trentaine d’années, qui a été tué en janvier 2012, lors d’une manifestation, sur la place de l’Obélisque, à Dakar. C’était lors des manifestions contre la candidature d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de la même année.
La cérémonie, qui portait sur la ”situation du dossier judiciaire” des victimes de ces manifestations, était organisée par l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (AEEMS).
”Les victimes sont nombreuses [et vivent] dans une situation très difficile. Il y a des personnes qui, psychologiquement, ont été atteintes. D’autres sont physiquement atteintes et n’ont pas les moyens de se prendre en charge. L’Etat n’a rien fait pour le moment”, a dit Mme Gassama.
“Cela fait plus d’un an que nous interpellons l’Etat. C’est vrai que le gouvernement nous a répondus et a pris les bonnes dispositions pour [faire instruire] les dossiers, mais sur le volet pénal ça traîne toujours”, a-t-elle signalé.
Rokhaya Gassama a ajouté : “Ça traîne. Nous avons beaucoup de plaintes auprès de la Justice. Et, sur plus d’une quarantaine de dossiers, seuls trois sont arrivés à terme. Cela montre qu’il n’y a pas eu d’évolution.”
“Nous avons déclenché la procédure. Nous ne voulons pas de violence. Nous comptons nous battre jusqu’au bout, pour le respect de la procédure pénale”, a dit la présidente du collectif, qui réclame des sanctions contre les auteurs des violences électorales. (APS)