Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) considère que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) est dans une phase d’étouffement suite à cause de la non approbation du budget de l’institution. Dans un communiqué rendu public hier mercredi, les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye ont exprimé leurs inquiétudes face à la situation inédite qui prévaut au niveau de la première institution universitaire du Sénégal à la suite de correspondance de l’agent comptable de l’UCAD qui dit ne plus être en mesure d’exécuter les dépenses en dehors des salaires.
En effet dans cette correspondance en date du 22 aout 2013 et portant la référence ACUD/N°81, adressée au recteur, président de l’Assemblée de l’Université, avec ampliations aux différents syndicats de l’institution (Saes, le Sudes), il est clairement indiqué que le budget de l’Université et la plupart des budgets des établissements qui la composent ne sont toujours pas approuvés. Désormais, selon l’agent comptable de l’Université, pour éviter de tomber sous le coup de l’article 36 du régime financier de l’institution, il ne paiera plus que les salaires.
Autrement dit, toutes les autres rubriques liées au fonctionnement de l’institution (recherches, voyages d’études, évaluations, etc) seront bloquées jusqu’à nouvel ordre. Selon des confidences recueillies auprès de certaines sources proches de l’institution l’Université de Dakar, faute de budget, l’institution a vécu toute l’année en cours, grâce à des acrobaties financières. Ces sources se sont montrées très en colère contre les nouvelles autorités du pays qui ont accepté sciemment, pensent-elles, de laisser pourrir la situation financière de l’UCad.
Et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) n’entend pas rester les bras croisés face à cette crise dont ils seront les premiers à en payer les pots cassés. Les camarades de Seydi Ababacar Ndiaye, ont estimé que l’université de Dakar est dans une situation d’étouffement voire de Banqueroute. Et toute entreprise qui serait dans une telle situation n’a pas d’autre choix que celui de mettre la clé sous le paillasson.
Ce qui semble révolter les syndicats de l’Ucad c’est qu’« Il faut constater cette situation pendant que l’Etat distribue après les 7 milliards (peut-être beaucoup plus!) de l’an dernier, 10 autres milliards alloués à un groupe restreint et ciblé de promoteurs privés arrivés par effraction dans l’enseignement supérieur! », a précisé le Secrétaire général du Saes. Et ce dernier d’ajouter «après l’échec du “tong tong” (démantèlement) de l’UCAD par les CNAES, nous sommes à la phase d’étouffement».
Dès lors ils se demandent « où se trouve la rupture? Et Seydi Ababacar qui fait un rappel d’urgence des troupes de déplorer cet état de fait «c’est bien triste après les sacrifices de tout un chacun».
Dans sa correspondance au recteur, l’agent comptable lui n’a pas cherché à aller par quatre chemins. Il estime que sans approbation du budget de l’université il ne peut « continuer à exécuter des dépenses sur un tel budgets constitue une violation de l’article 36 du régime financier des universités et met en jeu sa responsabilité
Devant une telle situation qu’il considère pour le moins inédite, l’argentier de l’Ucad informe que « je ne pourrais plus, désormais continuer à exécuter les dépenses en dehors des salaires.» Et ces salaires sont payés grâce à quelques acrobaties qui ne vont plus perdurer.
Par conséquent, indique-t-il, « les mandats relatifs aux primes de recherches, aux voyages d’études et aux heures complémentaires seront bloqués jusqu’à la fin des formalités d’approbation».
Nous avons tenté en vain d’entrer en contact avec les services du rectorat pour recueillir leur version.
Ibrahima DIALLO
source Sudonline